C'est fatiguant un 400m ?
Par Phil - Ça fait penser à une chanson d'AC/DC :-)
Le 400 mètres est souvent considéré comme l'une des épreuves les plus difficiles en athlétisme pour plusieurs raisons.
- Tout d'abord, c'est une course qui nécessite à la fois de la vitesse et de l'endurance. Vous devez être capables de courir très vite sur une distance relativement longue, ce qui exige un niveau élevé de condition physique et de résistance.
- Ensuite, le 400 mètres est une course tactique qui demande une grande concentration et une bonne gestion de l'effort. Vous devez trouver le bon rythme pour ne pas s'essouffler trop rapidement, tout en gardant suffisamment de réserve pour ne pas trop décélérer dans les derniers mètres.
- Enfin, le 400 mètres est une épreuve très éprouvante physiquement et mentalement. Vous devez faire face à une douleur intense pendant la course, notamment au niveau des muscles des jambes et du souffle. Il faut également gérer votre stress et votre anxiété avant et pendant la course.
En somme, le 400 mètres est une épreuve exigeante qui va mettre à rude épreuve vos capacités physiques et mentales. C'est pour cette raison qu'elle est souvent considérée comme l'une des épreuves les plus difficiles en athlétisme.
Comme discuté à propos de l'impact sur les muscles d'un 400m, la production d'acide lactique sera continue et importante une fois passés les premiers 100m, ce qui fait que votre vitesse sera au mieux constante, mais plutôt décroissante tout au long de la course, car personne n’accélère en fin d'un 400m, ou alors c'est que vous êtes parti en marchant ;-)
C'est ce sentiment d'épuisement et l'impact sur le mental des derniers 100m d'une course de 400m qui en font une épreuve vraiment à part.
Une étude faite en France par l'Institut des Sports sur le 400m est édifiante à ce sujet. Je vous encourage à la regarder, même si vous ne comprenez pas français, les graphiques parlent d'eux-même.
Voici celui de l'évolution de la vitesse des hommes en fonction de la distance de course pour trois groupes de coureurs: régionaux, nationaux et mondiaux.

Après avoir lu divers articles et regardé plusieurs vidéos sur la manière de courir un 400m je suis parfaitement d'accord avec le fait qu'il faut partir très vite, mais pas à fond au début de la course pour arriver au 200m avec suffisamment de réserve pour négocier correctement le deuxième virage (ou le deuxième tour en salle) et pouvoir au moins faire le début du dernier 100m avec un peu d'énergie en réserve. Car si vous avez déjà tour donné, vous comprendrez alors pourquoi on dit parfois que ce dernier 100m est perçu comme étant en montée, et vous aurez le sentiment que les chiffres sur la ligne d'arrivée s'éloignent de vous à chaque foulée au lieu de se rapprocher. Mais si vous avez encore un peu de jus après 300m alors, vous pourrez alors vous redresser encore plus, tirer sur les bras pour faire monter vos jambes et augmenter votre fréquence de respiration en espérant maintenir votre cadence de course pour enfin franchir la ligne d'arrivée. Et oui, vous avez le droit alors comme les autre de vous asseoir sur la piste et reprendre votre souffle. Et si en vous relevant vous sentez que vos jambes flottent et que vous avez du mal à marcher, alors vous saurez que vous avez effectivement tout donné et que le chronométrage de votre course est mérité.
Un facteur important d'un 400m en stade est le vent, car même si le vent n'est pas mesuré car on estime qu'il sera moitié favorable, moitié défavorable, et donc qu'il n'influe pas sur la course, ce n'est pas complètement vrai, sauf si le vent est nul évidemment mais ça n'arrive pas souvent dans la région où je cours.
Donc, et c'est la situation que je n'aime pas, vous pouvez avoir le vent de face au départ, ce qui veut dire également pendant une partie du premier virage, la première ligne droite et le début du deuxième virage, avant d'espérer avoir le vent derrière vous dans le dernier 100m, sauf si le bâtiment des tribunes arrête ce vent, ou le diminue fortement :-(
J'ai eu ce cas de figure lors de mon dernier 400m de la saison 2023/2024. Il y avait 15km/h soit 4m/s de vent de face au départ et sur la première ligne droite et il fallait vraiment se battre contre lui pour avancer, mais il n'y avait pratiquement pas de vent favorable sur la dernière ligne droite qui en était abrité par les tribunes du stade. Le vent était d'ailleurs mesuré entre 0.6m/s et 1.1m/s lors des sprints courts !
Dans cette situation on doit consommer beaucoup plus d'énergie dans les premier 250m pour faire le même temps que d'habitude et bien sûr on manque généralement de jus pour finir les derniers 150m et faire un résultat correct.
Je préfère le cas inverse où on a un vent favorable au départ, ce qui permet de ne pas s'épuiser sur les premiers 300m et ce n'est pas si grave que ça d'avoir le vent de face pour le dernier 100m, car de toute façon on est déjà trop fatigué.e pour que cela fasse une énorme différence :-)
J'ai regardé mes données de quatre 400m en stade, entre le premier que j'ai fait en 2023 et le dernier en 2024 :
Courses 400m | 11/mai/23 | 1/juin/24 | 28/juin/24 | 3/juillet/24 |
Température °C | 18 | 20 | 29 | 23 |
Durée | 1'10"70 | 1'05"55 | 1'03"76 | 1'03"53 |
Fréquence cardiaque moyenne | 138 | 137 | 159 | 139 |
Fréquence cardiaque maximale | 144 | 147 | 175 | 151 |
Cadence de course moyenne | 192 | 198 | 198 | 202 |
Cadence de course maximale | 219 | 216 | 214 | 224 |
Oscillation verticale moyenne | 6.6 cm | 6.4 cm | 6.2 cm | 5.9 cm |
Temps de contact moyen avec le sol | 173 ms | 186 ms | 167 ms | 164 ms |
Longueur moyenne des foulées | 1.90 m | 1.97 m | 2.03 m | 2.10 m |
Stamina début | 79% | 88% | 92% | 93% |
Stamina fin | 8% | 14% | 14% | 14% |
Delta Stamina | 71% | 74% | 78% | 79 |
On peut voir ma progression sur ces courses, avec une cadence de course plus élevée et des foulées plus longues. J'ai aussi mieux géré les échauffements et le autres épreuves avant le 400m pour garder un maximum de Stamina avant la course lors des dernières compétitions. Mais comme on peut le voir un 400m vide presque toute cette réserve pendant la course.
Sur la troisième course, faîtes par temps plus chaud, on peut voir nettement la différence de fréquence cardiaque moyenne et maximum.
Voici l'évolution de ma cadence de course entre mon premier 400m et le dernier 400m du tableau ci-dessus. On peut voir qu'en étant plus entraîné et moins fatigué au départ, j'ai beaucoup mieux réussi à tenir une cadence plus régulière malgré le vent dans cette course, et avec une longueur de foulée moyenne supérieure.


A voir si j'arrive encore à progresser la prochaine saison, malgré la baisse prévue des performances due à l'âge 😉