L'Art de la perche

Mardi, Octobre 22, 2024 poetry

Par Phil - En alexandrins, si lu en français ;-)

Librement inspiré du poème 'Si' de Rudyard Kipling (voir Wikipédia en anglais). J'ai pensé à ce poème en me rappelant les nombreuses recommandations de mes entraîneurs lors de mes séances d'entrainement à la perche débutées en septembre 2024.

Beaucoup de conseils avisés, que je n'avais malheureusement pas vraiment la capacité d'appliquer tous correctement, et dans l'ordre :-)

Si tu peux le dos droit et le regard altier,
Ta perche haute levée, et fermement tenue,
En foulées régulières courir jusqu'au sautoir,
Et au dernier moment, l'abaisser, la planter
Dans le trou dans le sol, prévu à cet effet,
Et la piquer céans jusqu'à ce qu'elle se bloque.
Les poignets bien derrière ainsi que demandé,
Le bras du haut tendu pour te laisser hisser.
Tu pourras la pousser de toute ta vitesse,
Et la faire se courber comme un roseau fragile.
Puis dans un geste fluide, élégant et léger,
T'élever vers le ciel les genoux fort pliés,
Les hanches bien relevées pour passer haut la barre.
Tu déplieras les jambes, très droites telle une flèche.
Tête en bas, pieds en haut, vertige de la hauteur,
Il ne te reste plus qu'à bien te retourner.
Enfin la barre passée, d'un geste délicat,
Pousser la perche bien loin qu'elle ne la heurte point.
Et te laisser flotter dans l'air du gymnase,
Pour te coucher heureux dans le tapis de saut.
Mais si c'est un échec, ne pas t'en désoler,
Car l'art de la perche est un art exigeant.
Qui demande à quiconque désireux d'y briller
De rester vraiment humble, et s'entraîner souvent.
Et sans baisser les bras, avec obstination,
Mille fois sur le sautoir, aller et revenir.
Car de nombreux détails il faut se souvenir,
Pour que le résultat soit celui qu’on désire.
Jusqu’au jour où enfin, sans même réfléchir,
Tu sauteras si haut que ta raison vacille.
Après avoir vécu ce moment enchanté,
Perchiste tu seras, et pour l'éternité.
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